communiqué
La France a connu pendant les 40 dernières années un développement très important des créations de festivals, dans des proportions sans commune mesure avec ce qui est observé dans les pays voisins. On comptait ainsi 7 282 festivals en 2021, soit près de quatre fois plus que 20 ans auparavant. De multiples facteurs expliquent ce phénomène, au premier rang desquels figure la conjugaison d’une dynamique propre aux collectivités territoriales et du rôle joué par l’État, dans un domaine – la culture – qui ne constitue pas une politique décentralisée mais partagée entre l’État et toutes les catégories de collectivités territoriales, sans chef de file clairement désigné.
L’État témoigne en effet de longue date un intérêt marqué pour le soutien aux festivals. Après s’être montré plus sélectif à partir de 2003, il a depuis trois ans renouvelé son appui au monde festivalier. Ce réinvestissement a répondu à la fragilisation du secteur par la pandémie de la covid 19. Il s’est traduit par un renouvellement du dialogue avec les organisateurs de festivals, par la mobilisation de concours financiers supplémentaires et par la volonté d’accompagner plus fortement les festivals sous un angle artistique pour permettre à ces structures économiques globalement fragiles de faire face aux défis que représentent les diverses transitions auxquelles elles sont confrontées.
Cette volonté ne saurait cependant occulter le fait que le soutien financier de l’État aux festivals reste mineur par rapport à celui que leur apportent les collectivités territoriales. L’action culturelle constitue en effet un élément important du développement local et contribue à l’attractivité des territoires. Aussi, le développement des festivals a représenté un important volet de l’action menée à partir des années 70 et 80 au titre de la décentralisation culturelle.
L’enquête dont est issu le présent chapitre a été conduite par la Cour et trois chambres régionales des comptes auprès d’un échantillon de huit festivals de spectacle vivant organisés dans les régions Grand Est, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur, ainsi que des services de l’État compétents pour définir et mettre en œuvre la politique de l’État en faveur du spectacle vivant (direction générale de la création artistique et directions régionales des affaires culturelles). Elle montre que l’important appui des collectivités territoriales aux festivals, qui a conduit l’État à intervenir de façon plus sélective pour soutenir les festivals à rayonnement national et international, a permis de rééquilibrer l’accès à l’offre culturelle sur le territoire national. Elle met toutefois aussi en évidence l’intérêt qui s’attache à réformer la gouvernance des structures organisatrices pour la rendre plus exigeante en matière de démocratisation des publics et mieux concertée entre les services de l’État et les collectivités territoriales concernés
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